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L’HOMME AUX BARDANES

Quelqu’un me fait, supposons, ce soir, la commande d’une vipère, d’un coupe d’hydrophiles ou d’une escouade de gyrins ; il faut que, dès demain, la vipère soit là, vivante, et qu’hydrophiles et gyrins exécutent leurs sarabandes derrière les châssis d’une prison vitrée, parmi des herbes aquatiques dont je suis également le fournisseur.

Le coup de feu, pour moi, c’est quand, aux premiers rayons un peu chauds, les mares se mettent à grouiller.

Je réalise alors, dans le monde des infiniment petits, de ces pêches miraculeuses dont s’étonnerait mon patron saint Pierre.

Qu’importe, puisque ça rapporte !

Puis, il y a les années d’exception.

Ainsi, vous ne me croiriez pas si je vous disais combien, depuis la découverte des fameux rayons cathodiques, les grenouilles sont demandées. Tout le monde en veut, afin de les photographier par transparence. L’animal, paraît-il, se prête avec plaisir à cette curieuse opération.

Mais la meilleure année pour moi, ce fut l’année des Messes noires. Je pensai