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FRIQUETTES ET FRIQUETS

groupe au front duquel luisait un falot, pour relever la sentinelle, près de la porte d’angle qui s’ouvre sur les rues Auguste Comte et d’Assas, dans la nouvelle pépinière.

En même temps que le caporal, « un homme » se détacha du groupe ; la sentinelle avança de trois pas suivant les prudentes prescriptions du cérémonial guerrier ; et, après les préliminaires obligés, l’homme et la sentinelle se parlèrent quelques instants à l’oreille, de sorte que, vus au clair de lune, ils avaient l’air de se dire des choses confidentielles et tendres.

Puis la sentinelle enfin relevée fit volte-face, commandée par le caporal ; le groupe et le falot disparurent dans l’ombre ; et l’homme resta seul, devenu sentinelle à son tour, avec tout ce qui caractérise la sentinelle, savoir : outre le fusil, un fourreau de sabre au ceinturon, deux cartouchières sur la poitrine, plus, battant les reins, la giberne, un bidon vide vêtu de drap bleu et, reluisant comme argent fin, le quart de fer blanc destiné à contenir la réconfortante eau-de-vie des jours de manœuvre et de bataille.