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LES TROIS MERLES

s’emperle sous la flottante averse d’un jet d’au ; fontaine mythologique et noblement moussue ; effigies de poétesses et de reines s’alignant blanches sur leur piédestal le long des terrasses à balustres ; parterres brodés, orangers centenaires ; majestueuses perspectives que décorent des colonnes légères, et au bout desquelles s’aperçoivent, vagues dans la brume ou le soleil, le Panthéon, l’Observatoire…

Tout ici, au contraire, marque un doux effort, chez les plantes et chez les arbres, pour redevenir, comme jadis, agreste, accueillant, familier. C’est un régal particulièrement délicat pour le gourmet de solitude et de nature que de flâner ainsi, une heure ou deux, quelque clocher tintant au loin, mais tranquille mieux qu’en plein bois, au moment où Paris s’éveille.

Quand le temps le permet, je n’y manque point ; et mille menues observations, mille découvertes délicieusement inutiles viennent chaque fois me récompenser de la violence faite à ma paresse.

Il y a là, dans le gazon rare — car à cause