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FRTQUETTES ET FRIQUETS

sans pain, la chasse au travail, les offres partout repoussées. Puis, quoi, l’impossibilité de durer, le suicide, ou pis encore…

Qui sait ? plus d’une est prisonnière là dedans, coupable seulement d’une variété de misère, qui l’année passée, pleine d’ardeur et de courage, prenait des adresses sur ce mur.

Mais secouons les idées sombres !

Mon grand patron l’apôtre Paul, qui fut le premier des pessimistes, établit jadis sans trop de peine que la justice et le bonheur ne sauraient être de ce monde ; mais, en manière de consolation, il montrait à l’homme, par l’ouverture des nuages, un éblouissant paradis. Le paradis des Évangiles, on n’y croit plus guère : les télescopes lui ont fait du tort ; et l’homme, hélas ! désabusé de son beau rêve, se contenterait volontiers d’un semblant de paradis ici-bas.

Le verrons-nous ce paradis ? Verrons-nous la terre également douce à tous ses enfants, l’Humanité guérie enfin du double mal de violence et de misère ?

J’en doute souvent ! Souvent aussi je me