Page:Arène - Friquettes et friquets, 1897.djvu/344

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
330
FRTQUETTES ET FRIQUETS

noter ces petits papiers où se révèlent, dans leur naïve ingéniosité, les secrets de tant d’existences féminines.

La formule n’en varie guère :

« 7 avril. — On demande des ouvrières pour un travail facile. » Puis la griffe du fabricant et son adresse : Faubourg Saint-Martin, rue du Caire, tel étage, tel numéro.

« On demande… » Que ne demande-t-on pas ? et que d’humbles industries ignorées du Paris heureux dont elles font la grâce et le luxe ! On demande des mécaniciennes pour le jupon-tournure, pour le ruché, pour le gaufré, pour le plissé ; une première ouvrière au corsage ; une bonne ouvrière sachant travailler sur la tricoteuse et faire le crochet.

Des ouvrières en ornements de modes ; des brodeuses sur canevas ; des brodeuses en or et en soie — pour la finition, dit l’affiche — ; des passementières pour le cousu : des perleuses sur jersey ; des perleuses sur tulle. Et des laitonneuses, et des plumassières.

Parfois des métiers qui font rêver : des ouvrières connaissant la partie pour trier de vieux papiers ; des ouvrières pour peindre des