Page:Arène - Friquettes et friquets, 1897.djvu/340

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
326
FRTQUETTES ET FRIQUETS

des artisanes qui caquettent deux par deux et font tourner leurs grands ciseaux au bout de la chaîne d’argent.

Puis, après trois quarts d’heure démarche, le bastidon, la retraite heureuse, le pré pendant tout blanc de narcisses, l’air traversé de cris d’oiseaux auxquels succède vers le soir le vol bourdonnant des scarabées, et grêle, claire, monotone, la chanson d’une petite source tombant de haut dans son réservoir.

Souvenirs réchauffants, agréables à rappeler par ce déloyal essai du printemps qui coquette et qui se marchande, accablant Paris de torrentielles ondées en échange d’un sourire rose et furtif entre deux branches d’épines à demi fleuries.

Les parents d’un camarade d’école possédaient là, dans ce quartier de Saint-Lazare, une maisonnette barbouillée de chaux, qui ne servait guère qu’aux rares jours de mistral ou de pluie et qui nous semblait alors un palais incomparable, avec ses parois lamées d’argent par la trace des escargots évadés, son plafond où des raisins secs pendaient, et les sarments servant de sièges