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FRIQUETTES ET FRIQUETS

ment, lorsque, par hasard… Ah ! mon ami, mon cher ami, si tu la voyais fourrageant l’arsenal sans fond de ses armoires ! Si tu la voyais armée en guerre, donnant un dernier coup d’œil à la glace, avant que la robe soit passée, tu comprendrais mieux mes tortures.

— Eh là ! de quoi donc t’effraies-tu, lorsque tu devrais te féliciter ? Toute femme veut plaire à son mari, et c’est évidemment pour toi…

— Pour moi ! ces avalanches de dentelles, de linons, de tissus neigeux, ces corsets couleur de tentation, ces pantalons brodés, ces jarretières. Pour moi ? Non, vraiment, tu railles… S’il ne s’agissait que de me plaire, ne les mettrait-on pas tous les matins ?… Là, réponds, quel motif obscur…

— Entre nous, maintenant, en effet, je me le demande.

Atteint moi-même d’un commencement de soupçon, je me le demanderais encore.

Par bonheur, madame Louise avait tout entendu. Oh ! sans vouloir nous épier ; mais profitant loyalement du hasard d’une porte entr’ouverte.