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DESSOUS VERTUEUX

les patientes dentellières, sur la cime broutent leurs chèvres, en tramer de féeriques trames que jalouserait Arachné.

Travaux perdus, peines inutiles !

La Vénus fin de siècle, strictement culottée, ne veut plus, symbolique rempart à ses charmes fragiles, du flottant et neigeux nuage qui les voilait sans les cacher, incertain comme le désir, irritant comme une caresse.

Quelque espoir reste néanmoins.

Non ! malgré la mode et l’engouement, les femmes, dans Paris surtout, ne se résigneront pas aisément à sacrifier ainsi, sans protestations, l’attirail de leurs fanfreluches.

Elles savent trop, depuis la feuille de figuier, qu’un peu de transparent mystère fait plus belle encore la beauté ; elles savent trop l’attrait passionnant qu’a pour ce grand enfant curieux qu’est l’homme, le secret deviné des intimes parures.

D’ailleurs, notre vanité aurait tort de croire que tout ceci est en son honneur.

Avant de nous plaire, la femme veut se plaire ; et, même à propos de dessous, il existe de platoniques coquetteries.