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FRIQUETTES ET FRIQUETS

mage, car l’amour trouve bénéfice à un peu de bibliophilie bien entendue, et rien ne sied mieux, dans le retrait d’une jeune personne, qu’un vieux livre alors qu’il est galamment relié.

J’en ai l’autre jour découvert un tout à fait joli, joli comme un bijou ancien et qui dut appartenir pour le moins à une princesse, car les gardes en sont de satin et les plats ornés de lacs d’amour et de fleurs de lys d’or, par le temps un peu effacés.

Je vous l’enverrai en marquant d’un signet la page ; et si en effet vous ne lisez point, par quelque ami, par quelque amie, vous vous ferez lire ceci :

Que la marquise d’Estrées, né Françoise Babou de la Bourdaisière, sœur, car bon sang ne peut mentir, de l’abbesse de Maubuisson et mère de la belle Gabrielle, fut tuée dans une sédition à Issoire, ville d’Auvergne.

« Apparemment, ajoute le naïf rédacteur, que son corps resta dans la rue, très indécemment exposé, puisqu’on s’aperçut d’une mode qui s’était introduite depuis quelque temps parmi les femmes du grand monde ; ce