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CE BON SAINT FIACRE

nés par la blancheur de leur nacre à mettre en valeur l’azur du ciel, jamais samedi plus généreusement ensoleillé.

Des rayons à flots sur les toits, puis en cascades dans les rues.

Des boutiques languissantes et à demi fermées, comme pour escompter les joies paresseuses du dimanche ; et, gaiement, se rendant aux gares, à pied, suivis de leurs familles, — car les tramways sont pleins, les fiacres introuvables — des escouades de Parisiens.

Le Luxembourg, lui, se tenait tranquille, en jardin prudent et renseigné qui craint l’aléa des gelées.

À peine quelques points d’émeraudes sur les lilas, un brouillard vert tendre autour des saules, et, aux branches noires des marronniers, un bourgeon hâtif hasardant d’entr’ouvrir son enveloppe luisante et poisseuse pour laisser un embryon de feuille, pâle encore, montrer le nez.

Partout, néanmoins, l’odeur enivrante, indéfinissable du renouveau, et partout flottante dans l’air, la phrase de Bouvard et Pécuchet :