Page:Arène - Friquettes et friquets, 1897.djvu/212

Cette page a été validée par deux contributeurs.
198
FRIQUETTES ET FRIQUETS

La glace, en effet, craquait un peu.

Quand je l’eus ramené sain et sauf :

— Si vous voulez, soupira Rosalinde émue, comme la pauvre bête n’a pas de nom, nous le baptiserons Froid-aux-Pattes.

— Va pour Froid-aux-Pattes !

— Oui ! Froid-aux-Pattes, c’est gentil… Froid-aux-Pattes ?… Ici, Froid-aux-Pattes.

Puis, frappée d’une idée subite et subitement rougissante :

— Moi, je m’appelle Rosalinde ; vous, comment vous appelle-t-on ?

— Mais Lucius, mademoiselle.

Alors — son bouquet d’ajoncs me piqua — alors, m’embrassant, Rosalinde, avec sa douce voix timide qui, parfois, zézayait un peu :

— C’est pas bien joli tout de même, non ! pour sûr, c’est pas bien joli de tant aimer au bout d’une heure un monsieur qu’on ne connaît pas…