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INNOCENCE

De là, cachés à tous les yeux, nous apercevions en face, sur la rive, notre chien, assis sur sa queue, qui geignait, nous croyant perdus.

Rosalinde, entre temps, s’inquiétait fort de savoir comment, sous la voûte de verre qui recouvrait leurs aquatiques domaines, les poissons avec les grenouilles pourraient vivre jusqu’au printemps.

À la fin, le chien nous dépista, et, d’un subit élan, s’engagea sur la glace, jusqu’au beau milieu de l’étang.

Là, par exemple, il s’arrêta, chien parisien mal au courant de l’hiver, de ses phénomènes, et ne comprenant pas ce que pouvait bien être ce sol transparent et nouveau dont le contact à chaque pas lui infligeait une sensation de brûlure.

C’est en vain que nous le sifflions. Il piétinait sur place, sans avancer, levant alternativement, avec des cris d’appel douloureux, ses pattes tour à tour gelées.

Je dus me résoudre à l’aller chercher.

— Au péril de mes jours ! disais-je à Rosalinde.