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INNOCENCE

Puis, bravement, comme des camarades, malgré la bise qui piquait, on déjeuna sous la tonnelle.

Le déjeuner dépêché, en route ! et pédestrement, cette fois.

Dix minutes plus tard, j’éprouvais la satisfaction triomphale de montrer à Rosalinde les fleurs promises. Car je ne lui avais pas menti ; je connaissais depuis longtemps un coin sauvage, entre le haut Clamart et Chatillon, où s’obstinent à fleurir, même en plein janvier, sous le vent de plateaux et narguant le gelées, près de mares creusées pour l’extraction de la meulière, quelques touffes d’ajoncs rabougris.

Rosalinde cueillit la fleur d’or, non sans laisser un peu de son sang aux rameaux épineux tout emperlés de givre.

Elle en fit un bouquet qu’elle s’épingla au corsage ; et, comme le soleil était haut encore et que le beau temps se maintenait, nous résolûmes, pour le retour, d’aller joindre le chemin de fer à Meudon en passant par les Sablières, l’Allée Verte et la Fontaine Sainte-MArie.

Après-midi délicieuse !

Exaltée par la découverte extraordinaire de