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LE LAISSEZ-PASSER

qu’en faveur des honnêtes gens qui, porteurs de bouquets moissonnés hors des zones interdites, ont besoin néanmoins de prendre le chemin du parc, l’administration conciliante a institué un système de laissez-passer que les gardiens des grilles, superbes sous leurs gilets rouges, contresignent avec une gravite de vrais douaniers :

« Laissez passer un bouquet de lilas, un bouquet de géraniums, de roses ou de marguerites. »

— Mais c’est charmant et tout à fait commode ! s’écriait, en pinçant l’ami Jacques au coude, Frison réconciliée avec Saint-Cloud.

Et ils en cueillirent des fleurs, et ils en firent des stations sur l’herbe, à l’ombre complice des fourrés ! Car enfin, une fois les fleurs cueillies, il faut pourtant qu’on les noue. Muguets et station à Garches ; à Ville-d’Avray, station et violettes ; aux Fausses-Reposes, station encore sous prétexte de jacinthes tardives ; et à Saint-Cucufa, au bord des étangs où le chèvrefeuille se mire, station sous prétexte de lys d’eau.

À la grille de Ville-d’Avray, quand ils re-