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FRIQUETTES ET FRIQUETS

sévère l’endormait, ou par une loge à Cluny, où nous applaudissions Boubouroche.

Puis, le printemps venu, ce fut le tour du sentiment et de l’idylle.

À moi Mürger, à moi Musset, à moi Musette et Bernerette ! Bougival et Robinson nous connurent. Sèvres, Marles et Louveciennes retentirent de nos chansons.

Nous avions trente ans à nous deux et piquions des coucous à nos chapeaux de paille.

Partis au réveil des moineaux, on déjeunait, de grand matin, d’une friture sur les barges, et l’on dînait, aussitôt le crépuscule, sous un « bosquet », mi-parti treillage et clématite, chez le Père des gros lapins.

Quelles après-midi surtout, par les sentiers ombreux et verts que traverse le vol du merle, au bord des étangs clairs et peuplés de grenouilles, Isménie devant, moi derrière ; elle joyeuse, cueillant des fleurs ou des roseaux ; moi rêvant, l’amour rend poète ! de vagues sonnets dans la manière des Ronsard et des du Bellay.

Tu n’as jamais vu de mes vers peut-être ? Écoute ceux-ci qui me sont venus le lende-