Page:Arène - Friquettes et friquets, 1897.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
PETIT ROUGET !

de M. de Jussieu, elle répondit gravement : « Tout ça, voyez-vous, c’est des blagues. »

Puis elle se remit à me parler de Petit-Rouget.

Quelques détails pourtant parurent l’intéresser : l’âne, nostalgique captif, qui, spontanément, rêvant peut-être de chardons et de liberté, se mit à braire (car, de peur que la race ne s’en perde, il y a au Jardin des Plantes un âne que l’État entretient à grands frais) ; et, sur la Seine voisine, le rauque sifflet d’un bateau toueur qu’Hortense impressionnée m’assura être le rugissement des lions et des tigres.

Devant la rocaille du grand bassin abandonné où étaient naguère les otaries, comme nous regardions une statue de Néréide domptant un dauphin :

— « Pourquoi, me dit encore Hortense, cette blanchisseuse toute nue bat-elle à grands coups de battoir ce gros poisson qui crache de l’eau ? »

J’admirais sa naïve esthétique, et, de plus en plus, nous parlions de Petit-Rouget.

Cependant, continua Saint-Aygous, le mo-