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SYLVAINE

Puis, la mémoire me revint.

— Luzancy, parbleu ! Luzancy…

— Quoi, vous connaîtriez Luzancy.

— Non, mais je ne tarderai pas à le connaître. C’est là que l’ami Marteroy a des parents et qu’il s’est acquis une maisonnette. C’est là que le brave garçon veut m’emmener en villégiature chaque année. J’avais même promis pour ce prochain automne et tiendrai, certes ! ma promesse, surtout si on peut espérer y rencontrer beaucoup de femmes comme vous.

— De comme moi ! il en foisonne. Dans tous les environs, quand il s’agit de quelque brune un peu moricaude, les gens par manière de rire disent : « Une blonde de Luzancy. »

Là-dessus, Sylvaine, avertie par le timbre, se leva pour faire accueil à de nouveaux arrivants.

Comme nous partions, Sylvaine revint et me dit en confidence :

— Puisque vous irez à Luzancy, où je n’ose plus me montrer, vous pouvez me rendre service. Prenez ceci : c’est un vieux liard, par moi rapporté de là-bas, que, de ma part,