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LA FONTAINE SAINTE-MARIE

Sans compter le fameux dolmen transporté par le prince Napoléon sous les ombrages de son parc et que, en 1870, des officiers prussiens démolirent, dernièrement M. Berthelot, excursionniste intermittent, découvrait dans son voisinage plusieurs monuments druidiques.

J’ai encore devant les yeux la fontaine Sainte-Marie, comme je la connus il y a vingt ans, solitaire au milieu d’impénétrables fourrés ; je l’entends encore chanter sa plainte au bout de cette mystérieuse « allée verte » dont les chênes trapus, emprisonnant de leurs racines des blocs de grès moussus et gris, semblaient évoquer la vision de quelque antique forêt gauloise.

Aujourd’hui, tout est bien changé. Plus de fourrés ! plus d’allée verte. Une coupe de bois, claire hélas ! — les coupes sombres laissent du moins toujours subsister quelques arbres — a dénudé le flanc des coteaux. Autour de la fontaine, se sont installés un bal en plein air, des guinguettes.

Bien que ce fût jour de semaine, nous rencontrâmes là un atelier : modes ou couture, ou