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CONTES DE PROVENCE

Bénistan répondit qu’un chrétien ne se bat pas contre des chrétiens. Mais le roi lui ayant affirmé par serment qu’il s’agissait surtout d’aller guerroyer contre les nègres idolâtres, le bon Bénistan accepta.

Pendant des années et des années, Bénistan se couvrit de gloire dans des pays lointains et brûlés, sans avoir jamais aucune nouvelle de France.

À la fin, pourtant, il obtint son congé et la permission de repartir accompagné d’un serviteur maure qui l’aidait à monter sur son cheval et à en descendre, car ses anciennes blessures, et d’autres encore reçues depuis, lui rendaient le corps un peu raide.

Après des jours, après des nuits, voyageant par terre et par mer, Jean Bénistan, toujours avec son serviteur, arriva en vue de Marseille. Mais il n’y entra point, non plus que dans aucune autre ville, tant il était pressé de retrouver les siens.