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CONTES DE PROVENCE

lettes de gros-major, s’était plu à embellir cette seigneurie en miniature d’après un idéal et des souvenirs sans doute rapportés d’Italie. Il en avait fait une villa comme on en voit autour de Gènes. De là, sur les murs, ces noms de victoires et de pays lointains, encadrant des fresques effacées ; de là ce balcon en terrasse dont les six piliers de grès rouge portaient les sarments tordus d’une treille, et ce jardin planté de rosiers embroussaillés au milieu d’une enceinte de cyprès, de lauriers et de grenadiers. Je n’affirmerais pas que le vieux Mïus y fût sensible, mais, dans leur abandon paysan, les Hubacs, il y a quelques années, conservaient encore je ne sais quoi de poétiquement virgilien.

J’étais à notre bastidon de la Cigalière, une après-midi du mois d’août, lorsque, à travers le vacarme infernal que faisaient les cigales, il me sembla que quelqu’un m’appelait.