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Contes de Provence

Cour des comptes que le régiment, musiciens et soldats, ne toucheraient pas encore de solde ce mois-ci. Alors, comme mère-grand est pauvre et que je n’avais pas un liard en poche pour lui acheter sa dinde à Noël, je suis venu jusqu’à la courtine casser la glace du fossé et voir s’il n’y aurait pas moyen de pêcher un plat de grenouilles.

— Compte là-dessus ! dit La Ramée. En hiver, les grenouilles dorment.

— Je le sais bien, répondit le petit fifre, mais le ciel est bleu, malgré la gelée ; peut-être que ce beau soleil les réveillera ! »

Et tandis que le sergent La Ramée reprenait sa route en grommelant, le petit fifre, avec courage, se remit à casser la glace.

Ce petit fifre, qui aimait tant sa mère-grand, était bien le plus joli petit fifre que l’on put rencontrer. Pas plus haut qu’une botte et vêtu de rouge, du tricorne aux guêtres, comme tout le