Le surlendemain tout fut expliqué quand nous vîmes entrer le malheureux Naz vêtu de vert de la tête aux pieds : habit vert, gilet vert, pantalon vert, casquette verte, et non pas vert-pomme ou vert-bouteille, mais de ce vert cruel et particulièrement détestable qu’on choisit pour les tapis de billard.
À partir de ce jour, mon ami Naz passa une jeunesse mélancolique.
Six ans durant, son père fut inflexible ; six ans durant, des habillements complets de couleur verte sortirent pour le malheureux Naz de cet inépuisable tapis.
Ses camarades le raillèrent.
Les gens de la ville s’habituèrent à rire de lui.
Et le malheureux Naz souffrit beaucoup de toutes ces choses, étant né avec un cœur aimant.
On le surnomma le lézard vert.
Sa figure, à force d’ennui, devint peu à peu verte comme le reste. Il se mit à boire de l’absinthe !
Enfin, à l’âge de vingt ans, long, maigre, et toujours habillé de vert, mon pauvre ami Naz, ayant pris l’humanité en haine, s’embarqua, vert et seul, pour les Grandes-Indes, le paradis des perroquets !