Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/93

Cette page n’a pas encore été corrigée


S. AUG. (serm. 82 sur les par. Du Seign.) Cependant Marie et Marthe, sœurs de Lazare, qui avaient va souvent Jésus ressusciter des morts ne croient pas entièrement qu’il puisse ressusciter leur frère : « Marthe, la sœur de celui qui était mort, lui dit : « Seigneur, il sent déjà mauvais, » etc. — THEOPHYL. Marthe parle de la sorte sous l’impression d’un sentiment de défiance qui lui fait regarder comme impossible la résurrection de son frère après quatre jours qu’il était dans le tombeau. — Bède : On peut dire encore que ces paroles sont l’expression de J’étonnement et de l’admiration plutôt que de la défiance. — S. Chrysostome : Elles peuvent servir aussi à fermer la bouche aux incrédules, et nous voyons ainsi concourir à la démonstration de ce miracle les mains qui ont ôté la pierre, les oreilles qui ont entendu la voix de Jésus-Christ, les yeux qui ont vu Lazare sortir du tombeau, et l’odorat qui sentait l’odeur que son cadavre exhalait.


THEOPHYL. Nôtre-Seigneur rappelle à la sœur de Lazare ce qu’il lui avait déjà dit, et qu’elle paraissait avoir presque oublié : « Jésus lui répondit : Ne vous ai-je pas dit que si vous croyiez, vous verriez la gloire de Dieu ? » — S. Chrysostome : (hom. 63.) Marthe ne se souvenait plus en effet de ce que Jésus-Christ lui avait dit : « Celui qui croit en moi fût-il mort, vivra. » En parlant à ses disciples, il leur avait dit : « Afin que le Fils de Dieu soit glorifié par cette maladie. » Ici il ne parle que de Dieu le Père, les dispositions imparfaites de ceux qui l’écoutaient le forçaient ainsi de modifier son langage. Il ne voulait point jeter le trouble dans l’âme de ceux qui étaient présents, et c’est pour cela qu’il dit à Marthe : « Vous verrez la gloire de Dieu. » — S. AUG. (Traité 49.) La gloire de Dieu parut en effet dans la résurrection d’un mort de quatre jours exhalant déjà l’odeur infecte du tombeau.