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seulement en apparence, et aussi pour nous enseigner à mettre des bornes à la tristesse comme à la joie, car n’être accessible à aucun sentiment de compassion ou de tristesse, c’est l’insensibilité de la brute, comme aussi il n’appartient qu’aux caractères efféminés de se livrer sans mesure à ces affections.


« Et il dit : Où l’avez-vous mis ? » — S. AUG. (serm. sur les par. du Seig.) Ce n’est pas qu’il ignorât le lieu où Lazare était enseveli, mais il voulait éprouver la foi de ce peuple. — S. Chrysostome : (hom. 63.) Il ne veut pas se mettre en avant, et il veut être instruit par les autres et ne rien faire que sur leur prière, pour ne laisser aucune place au soupçon. — S. AUG. (Liv. des 83 quest., quest. 65.) Cette question du Sauveur est comme le symbole de notre vocation qui se passe dans le secret, car la prédestination de notre vocation est une chose cachée, et la marque qu’elle est secrète, c’est la question que fait le Seigneur sur ce sujet comme s’il l’ignorait, alors que c’est nous-mêmes qui l’ignorons. Ou bien peut-être est-ce parce que le Seigneur déclare dans un autre endroit qu’il ne connaît pas les pécheurs auxquels il dit : « Je ne vous connais pas, » (Mt 7, 25) parce que les péchés se commettent en dehors de la loi et de ses préceptes : « Ils lui répondirent : Seigneur, venez et voyez. » — S. Chrysostome : (hom. 63.) Il n’avait encore fait aucun miracle de résurrection, il leur paraissait donc ne se diriger vers le tombeau que pour pleurer sur Lazare, et non pour le ressusciter, c’est pour cela qu’ils lui disent : « Venez et voyez. » — S. AUG. Le Seigneur voit lorsqu’il a compassion, c’est pour cela