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S. AUG. Il est à remarquer que l’Evangéliste ne dit ni le lieu, ni le moment où le Seigneur appela Marie, ni de quelle manière ; pour abréger son récit, il ne nous fait connaître cette circonstance que par les paroles de Marthe. — THEOPHYL. Peut-être aussi Marthe regarda-t-elle la présence seule de Jésus-Christ comme un appel, et semble-t-elle dire à sa sœur : Vous seriez inexcusable si, le Seigneur étant là, vous n’alliez pas à sa rencontre.


S. Chrysostome : (hom. 63.) Un cercle d’amis entouraient Marie, plongée dans la douleur et dans les larmes. Cependant elle n’attend pas que le Maître vienne la trouver, elle n’est retenue ni par les bienséances de sa condition, ni par son profond chagrin, elle se lève aussitôt pour aller à sa rencontre : « Ce que celle-ci ayant entendu, elle se leva aussitôt et vint à lui. » — S. AUG. Nous voyons par-là que Marthe n’eût pas eu besoin de prévenir sa sœur, si Marie eût connu l’arrivée de Jésus.


« Car Jésus n’était pas encore entré dans le bourg. » — S. Chrysostome : Nôtre-Seigneur approchait lentement, il ne voulait point paraître se jeter au-devant du miracle, mais il attendait qu’on vînt l’en prier, c’est ce que l’Evangéliste semble vouloir indiquer en termes couverts, lorsqu’il dit que Marie se leva aussitôt, ou bien il veut nous apprendre qu’elle vint à sa rencontre pour prévenir son arrivée. Or elle vint, non pas seule, mais accompagnée de tous les Juifs qui étaient avec elle : « Cependant les Juifs, qui étaient dans la maison avec Marie, et la consolaient, la suivirent, » etc. — S. AUG. L’Evangéliste a pris soin de mentionner cette circonstance, pour nous apprendre la raison pour laquelle il y avait tant de monde, lorsque Lazare fut ressuscité ; c’était pour qu’un plus grand nombre fussent