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S. AUG. (Serm. 52, sur les par. du Seig.) Lazare était donc atteint d’une langueur mortelle, et le feu dévorant de la fièvre consumait de jour en jour le corps de cet infortuné. Ses deux sœurs lui prodiguaient leurs soins, et, pleines de compassion pour leur jeune frère souffrant, elles restaient constamment près de son lit. Aussi les voyons-nous agir aussitôt dans son intérêt, « Ses sœurs donc envoyèrent dire à Jésus : Seigneur, voilà que celui que vous aimez est malade. » — S. AUG. (Traité 49.) Elles ne lui disent pas : Venez, et guérissez-le ; elles n’osent lui dire : Commandez là où vous êtes, et la guérison aura lieu ici ; elles se contentent de lui dire : « Voilà que celui que vous aimez est malade, » c’est-à-dire, il suffit que vous en soyez averti, car vous n’abandonnez jamais celui que vous aimez.


S. Chrysostome : (hom. 62.) Elles veulent, par ce message, réveiller la compassion pour son ami dans le cœur de Jésus ; car elles agissaient encore avec lui comme avec un homme. Elles ne vinrent point trouver le Sauveur comme le Centurion et l’officier du roi ; mais elles envoient vers lui, parce que la grande intimité qu’elles avaient avec Jésus-Christ leur inspirait une vive confiance dans sa bonté, et que d’ailleurs leur tristesse les retenait chez elles. — THEOPHYL. Ajoutons qu’il ne convient pas à des femmes de sortir trop facilement de leur maison. Mais quelle foi et quelle, confiance dans cette courte prière : « Voilà que celui que vous aimez est malade ! » Elles reconnaissent dans le Seigneur une si grande puissance, qu’il leur paraît surprenant que la maladie ait pu atteindre un homme qui lui était si cher. « Ce qu’entendant Jésus, il leur dit : Cette maladie n’est pas pour la mort. » — S. AUG. (Traité 49.) La mort elle-même de Lazare n’était pas pour la mort, mais plutôt pour donner lieu à un grand miracle qui fit croire les