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Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez point. » Il prouve ainsi qu’il n’est en rien inférieur à son Père : et comme il était impossible de voir sa nature divine, il prouve que la ressemblance est l’identité des œuvres, la parfaite égalité de puissance. — S. HIL. (de la Trin., 7) Comment trouver place ici à une simple adoption, à un nom concédé par indulgence, pour nier qu’il soit le Fils de Dieu par nature, alors que les œuvres de la puissance du Père prouvent évidemment qu’il est le Fils de Dieu ? La créature ne peut prétendre ni à l’égalité ni à la ressemblance avec Dieu, et aucune nature créée ne peut lui être comparée en puissance. Or, le Fils déclare qu’il accomplit non pas ses œuvres, mais les œuvres de son Père, pour ne pas détruire par l’éclat de ses œuvres la vérité de sa naissance. Et comme le mystère de son incarnation, dans le sein de Marie, découvrait surtout en lui le Fils de l’homme et non le Fils de Dieu, il appuie notre foi sur ses œuvres : « Mais si je les fais, quand bien même vous ne voudriez pas me croire, croyez aux œuvres. » Pourquoi, en effet, le mystère de sa naissance humaine, de son humanité, nous empêcherait-il d’admettre sa naissance divine, puisque c’est sous le voile de l’humanité que la nature divine accomplit toutes ses œuvres ? Mais quelle est la vérité qu’il veut faire ressortir des œuvres du Père qu’il accomplit ? « Afin que vous connaissiez et que vous croyiez que mon Père est en moi, et moi dans mon Père, » c’est-à-dire que je suis le Fils de Dieu, ou en d’autres termes, que mon Père et moi ne sommes qu’un. — S. AUG. (Traité 48 sur S. Jean.) Le Fils de Dieu ne dit pas : Mon Père est en moi. et moi en lui, dans le sens que les hommes le peuvent dire ; car si nos pensées sont bonnes, nous sommes en Dieu, et si notre vie est sainte, Dieu est en nous. Lorsque nous participons à sa grâce