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puisque ce nom était donné à de saints personnages, et que la parole de Dieu appuyait de son autorité irréfragable l’attribution faite de ce nom à de simples mortels, ce n’est donc point un crime pour lui de se faire Dieu, quand il n’aurait été qu’un homme, puisque la loi elle-même appelle Dieu ceux qui ne sont que des hommes. Et si les autres hommes peuvent prendre ce nom sans aucune usurpation sacrilège, à plus forte raison celui que le Père a sanctifié peut-il sans usurpation prendre ce nom et se dire le Fils de Dieu, puisqu’il surpasse tous les autres par la sanctification qu’il a reçue comme Fils, d’après ces paroles de saint Paul : « Qu’il était prédestiné Fils de Dieu en puissance, selon l’esprit de sanctification, » (Rm 1, 4) car toute cette réponse du Sauveur a trait à son humanité, et tend à établir que le Fils de Dieu est aussi le Fils de l’homme.


S. AUG. Ou bien encore, le Père l’a sanctifié, c’est-à-dire, lui a donné d’être saint eu l’engendrant, parce qu’il l’a engendré dans la plénitude de la sainteté. Or, si la parole de Dieu, adressée aux hommes, leur a donné le nom de dieux, comment le Verbe de Dieu ne serait-il pas Dieu lui-même ? Et si les hommes, en participant au Verbe de Dieu, deviennent eux-mêmes des dieux, comment le Verbe qui fait entrer en participation de lui-même, ne serait-il pas Dieu ? — THEOPHYL. Ou bien, il l’a sanctifié, c’est-à-dire, il a ordonné qu’il serait offert en sacrifice pour le monde, ce qui prouve qu’il n’est pas Dieu comme les autres hommes, car sauver le monde est une œuvre toute divine et bien au-dessus d’un homme déifié par la grâce.


S. Chrysostome : (hom. 61.) Ou bien encore, Nôtre-Seigneur s’exprime d’abord en termes plus humbles de lui-même, pour faire recevoir plus facilement ses paroles, et s’élever ensuite à de plus hautes considérations : «