Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/62

Cette page n’a pas encore été corrigée

du Père et du Fils, de peur qu’en appliquant exclusivement au Fils cette dénomination, une pensée toute charnelle ne nous fasse chercher le Fils du Fils. — S. HIL. (de la Trin., 7) La main du Fils est ici appelée la main du Père, pour vous faire comprendre par une comparaison sensible, qu’ils ont une puissance de même nature, parce que la nature et la puissance du Père se trouvent également dans le Fils.


S. Chrysostome : Et afin que vous ne puissiez soupçonner que la puissance du Père vient au secours de la puissance du Fils, pour mettre les brebis en sûreté, Nôtre-Seigneur ajoute : « Mon Père et moi nous sommes un. » — S. AUG. (Traité 48.) Comprenez bien ces deux mots : « Un, » et : « Nous sommes, » et vous ne tomberez ni dans Charybde, ni dans Scylla. En disant : « Un, » il vous délivre d’Arius, et en disant : « Nous sommes, » il vous débarrasse de Sabellius ; s’il y a unité, il n’y a donc point de différence ; si : « Nous sommes, » il y a donc Père et Fils. — S. AUG. (de la Trin., 6) Il a dit : « Nous sommes un, » ce qu’il est, je le suis moi-même, quant à la nature, non quant à la relation de personne à personne. — S. HIL. (de la Trin., 8) Les hérétiques contraints d’avouer la vérité de ces paroles, s’efforcent de les dénaturer par leurs interprétations mensongères aussi ridicules qu’elles sont impies. Ils cherchent donc à les expliquer dans le sens d’unité parfaite de consentement ; il y a, disent-ils, unité de volonté, mais non unité de nature, c’est-à-dire, que le Père et le Fils sont un, non par leur essence, mais par la conformité parfaite de leur volonté. Ils sont un, non par le mystère d’une économie quelconque, mais par la génération de la nature divine, parce que la nature divine ne dégénère en aucune manière par cette génération. Ils sont un, en ce