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les enlève, ni le larron ne les égorge, celui qui sait le prix qu’elles lui ont coûté est assuré de n’en perdre aucune. — S. HIL. (de la Trin., 7) Cette parole est le témoignage d’une puissance qui a conscience d’elle-même ; mais comme tout en ayant la nature même de Dieu, il faut cependant admettre qu’il est né de lui ; il ajoute : « Ce que mon Père m’a donné est plus grand que toutes choses. » Il ne dissimule point qu’il est né du Père, car ce qu’il a reçu du Père, il l’a reçu par sa naissance, et non dans la suite. — S. AUG. En effet, le Fils qui est né du Père, Dieu de Dieu, n’est point devenu son égal par un accroissement successif, il l’est par sa naissance seule. Voilà donc ce que mon Père m’a donné, et ce qui est plus grand que toutes choses, c’est que je suis son Verbe, son Fils unique, la splendeur de sa lumière. On ne peut donc ravir mes brebis d’entre mes mains, parce qu’on ne peut les ravir d’entre les mains de mon Père : « Et nul ne peut ravir ce qui est entre les mains de mon Père. » Si par la main nous entendons la puissance, le Père et le Fils ont une seule et même puissance, parce qu’ils ont une seule et même divinité ; mais si par la main nous entendons le Fils, c’est le Fils qui est la main du Père, ce qui ne veut point dire que Dieu le Père ait des membres comme ceux du corps de l’homme, mais qu’il a tout fait par son Fils. (Jn 1, 3.) C’est ainsi que les hommes appellent leurs mains ceux de leurs semblables, qui sont les instruments de leurs volontés. Quelquefois même l’œuvre de l’homme est appelée sa main, parce qu’elle est le produit de sa main, c’est ainsi qu’on dit qu’un homme reconnaît sa main lorsqu’il reconnaît son écriture. Dans cet endroit la main doit s’entendre de la puissance