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dans une admirable harmonie, afin que nous le considérions, non comme inférieur à son Père, ni comme son adversaire, mais comme possédant le même pouvoir et la même sagesse.


S. AUG. (Traité 47.) La manière dont Nôtre-Seigneur parle ici de son âme, nous prémunit contre l’erreur des apollinaristes, qui prétendent que Jésus-Christ n’a pas eu d’âme humaine, c’est-à-dire, une âme intelligente et raisonnable. Dans quel sens donc Nôtre-Seigneur dit-il qu’il a le pouvoir de donner son âme ou sa vie ? Jésus-Christ est à la fois Verbe et homme, c’est-à-dire, Verbe, âme et chair ; or, est-ce comme Verbe qu’il donne son âme ou sa vie et qu’il la reprend ? Ou bien est-ce en tant qu’il est une âme humaine que l’âme se donne et qu’elle se reprend ? Ou bien encore est-ce en tant qu’il est chair, que la chair donne son âme ou la reprend ? Si nous disons que le Verbe de Dieu a donné son âme et l’a reprise, donc cette âme a été pendant un certain temps séparée du Verbe de Dieu, puisque la mort sépare l’âme du corps, mais non, l’âme n’a jamais été séparée du Verbe. Si nous disons au contraire que l’âme elle-même s’est donnée, c’est une proposition absurde, car si elle ne pouvait être séparée du Verbe, pouvait-elle être séparée d’elle-même ? C’est donc la chair qui laisse son âme pour la reprendre ensuite, non cependant par sa puissance, mais par la puissance du Verbe qui habitait en elle.


ALCUIN. Et comme la lumière luisait dans les ténèbres, et que les ténèbres ne l’ont point comprise, l’Evangéliste ajoute : « Il s’éleva de nouveau une dissension parmi les Juifs, à l’occasion de ce discours, plusieurs d’entre eux disaient : Il est possédé du démon et il a perdu le sens. » — S. Chrysostome : Ses enseignements dépassaient la portée de l’intelligence