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qu’il ait mangé avec eux, mais saint Luc le dit expressément. Il le fit du reste, non pas que sa nature eût encore besoin d’aliments, mais pour s’accommoder à la faiblesse de ses disciples et leur donner ainsi une nouvelle preuve de sa résurrection. — S. AUG. (de la cité de Dieu, 13, 22.) Quant aux corps des justes, tels qu’ils seront après la résurrection, ils n’auront plus besoin de l’arbre de vie pour se garantir des maladies et de la décrépitude qui conduisent à la mort, ni des aliments matériels qui apaisent le besoin si souvent pénible de la faim et de la soif, parce qu’ils seront revêtus du don assuré d’une immortalité qu’ils ne pourront plus perdre, immortalité qui, en les affranchissant de la nécessité de se nourrir, leur en laissera la faculté. En effet, les corps ressuscites seront affranchis, non de la faculté, mais du besoin de boire et de manger. C’est ainsi que Notre Seigneur, après sa résurrection, voulut boire et manger avec ses disciples dans une chair toute spirituelle, quoique très-véritable, non par le besoin qu’il avait de nourriture, mais en vertu de la faculté qui lui en était restée.




« Et nul de ceux qui étaient assis n’osait lui demander : Qui êtes-vous ? » — S. AUG. (Traité 123 sur S. Jean.) C’est-à-dire, nul d’entre eux n’osait élever des doutes sur la réalité de la personne du Sauveur, car l’évidence de la vérité était si grande, qu’aucun d’eux n’osait, non-seulement nier, mais même douter que ce fût lui, car s’ils avaient eu quelque doute, ils l’auraient interrogé. — S. Chrysostome : Ou bien l’Evangéliste fait celle réflexion, parce que les disciples n’osaient plus lui parler avec la même liberté qu’auparavant ; ils étaient assis en silence et dans l’attitude du plus grand respect, les yeux fixés sur lui, et à la vue des propriétés différentes de son corps, ravis d’admiration