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plus grand nombre. J’aime à considérer à quel degré de gloire Jésus élève ceux qu’il avait appelé à de si grands devoirs d’humilité. Voici que non-seulement il leur donne toute espèce de sécurité pour eux-mêmes, mais ils reçoivent en partage la magistrature du jugement suprême et le pouvoir de remettre les péchés aux uns et de les retenir aux autres. Les évêques qui sont appelés au gouvernement de l’Église tiennent maintenant leur place et ont aussi le pouvoir de lier et de délier. C’est un grand honneur, mais c’est en même temps un bien lourd fardeau, car quelle charge plus pénible pour celui qui ne sait tenir les rênes de sa propre vie, de prendre en main la direction de la vie des autres ! — S. Chrysostome : Le prêtre qui se contente de bien régler sa vie personnelle, mais ne prend point un soin vigilant de la vie des autres, est condamné au feu de l’enfer avec les impies. En considérant la grandeur du danger auquel les prêtres sont exposés, ayez donc pour eux beaucoup de bienveillance et d’égards, quand même ils ne seraient point de condition très élevés, car il n’est pas juste qu’ils soient jugés sévèrement pur ceux qui sont soumis à leur pouvoir. Quand même leur vie serait souverainement coupable, vous n’avez aucun dommage à craindre dans la distribution des grâces dont ils sont les dispensateurs, car dans les dons qui viennent de Dieu, ce n’est point le prêtre, ce n’est ni un ange, ni un archange qui peuvent agir ; c’est du Père, du Fils et du Saint-Esprit que découlent toutes les grâces. Le prêtre ne fait que prêter sa langue et sa main. Il n’eût pas été juste, en effet, que par suite de la conduite criminelle des ministres de Dieu, les sacrements de notre salut perdissent de leur efficacité pour ceux qui ont embrassé la foi.