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seul esprit donné dans deux circonstances différentes, la première fois par le Sauveur, lorsqu’il était encore sur la terre ; la seconde fois lorsqu’il fut envoyé du ciel, car c’est l’amour du prochain qui nous apprend à nous élever jusqu’à l’amour de Dieu.




S. Chrysostome : Quelques-uns prétendent que Nôtre-Seigneur n’a point donné l’Esprit saint à ses disciples, mais qu’il les prépara, en soufflant sur eux, à recevoir l’Esprit saint. En effet, si à la vue seule d’un ange Daniel fut saisi d’effroi, que n’auraient pas éprouvé les disciples en recevant ce don ineffable, si Jésus n’avait pris soin de les y préparer ? On ne se trompera point du reste en disant qu’ils reçurent alors la puissance d’une grâce toute spirituelle, non point pour ressusciter les morts et faire des miracles, mais pour remettre les péchés, comme paraissent l’indiquer les paroles suivantes : « Les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez. »




S. AUG. La charité de l’Église que l’Esprit saint répand dans nos cœurs (Rm 5) remet les péchés de ceux qui entrent en participation de cette divine charité, mais elle les retient à ceux qui n’y ont aucune part. C’est pour cela qu’après avoir dit : « Recevez l’Esprit saint, » le Sauveur parle aussitôt du pouvoir de remettre et du retenir les péchés.




S. GREG. Il faut remarquer que ceux qui ont reçu d’abord l’Esprit saint pour vivre dans l’innocence et prêcher d’une manière utile à quelques-uns, ont reçu ensuite visiblement ce même Esprit, pour que les effets de leur zèle fussent moins restreints et s’étendissent à un