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un homme ? — S. AUG. (de la Trin., 1, 9.) Le toucher est comme le dernier degré de la connaissance ; aussi Jésus ne voulait pas qu’il fût comme le dernier terme de l’affection si vive de Marie-Madeleine pour lui, et que sa pensée s’arrêtât à ce qui frappait ses regards.




S. Chrysostome : Ou bien encore, cette femme voulait dans ses rapports avec le Sauveur, se conduire comme avant sa passion, et la joie qu’elle éprouvait, fermait son esprit à toute pensée élevée, bien que le corps de Jésus-Christ fût revêtu de propriétés bien supérieures depuis sa résurrection. C’est donc pour la détourner de ces pensées trop naturelles, qu’il lui dit : « Ne me touchez point ; » il veut ainsi qu’elle apprenne à lui parler avec une moins grande familiarité ; c’est pour la même raison que ses rapports avec ses disciples ne sont plus les mêmes qu’avant sa passion, afin qu’ils aient pour lui une plus grande vénération. Ces paroles : « Je ne suis pas encore monté vers mon Père, » indiquent qu’il se hâte de se rendre au plus tôt vers lui. Or, il ne fallait plus voir et traiter de la même manière celui qui devait bientôt se rendre dans les cieux et cesser tout rapport extérieur avec les hommes, et c’est ce qu’il veut faire entendre, en ajoutant : « Allez à mes frères, et dites-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » —S. HIL. (de la Trin., 11) Parmi tant d’autres impiétés, les hérétiques prétendent s’appuyer sur ces paroles du Seigneur, pour soutenir que son Père étant le Père de ses disciples, et son Dieu leur Dieu, il n’est pas Dieu lui-même. Ils ne réfléchissent pas qu’il a pris la nature du serviteur, tout en conservant la