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reconnu, ainsi même en parlant, il ne se faisait connaître que lorsqu’il le voulait. Mais comment expliquer ce que dit l’Evangéliste, que Marie se retourna, lorsque Jésus lui adressa la parole ? Je pense que lorsqu’elle fit cette question : « Dites-moi où vous l’avez mis ? » elle se tourna vers les anges pour leur demander la cause de leur étonne-ment, et lorsqu’ensuite Jésus-Christ l’appelle par son nom, elle se retourne vers lui, et se découvre à elle par sa parole. — S. AUG. On peut dire encore qu’en se retournant d’abord extérieurement elle prit Jésus pour un autre, mais lorsqu’elle se tourne vers lui par le mouvement de son cœur, elle le reconnaît pour ce qu’il est. Que personne du reste n’accuse cette femme de donner au jardinier le nom de Seigneur, et à Jésus celui de Maître. Ici, elle adressait une prière, là elle reconnaît, d’un côté elle témoigna des égards à un homme de qui elle attendait un service ; de l’autre, elle reconnaît le docteur qui lui avait appris à faire le discernement des choses humaines et des vérités divines. C’est donc dans un tout autre sens qu’elle prend le nom de Seigneur dans cette phrase : « Ils ont enlevé mon Seigneur, » et dans cette autre : « Seigneur, si vous l’avez, enlevé. »




S. GREG. L’Evangéliste ne nous dit pas ce que fit ensuite Marie-Madeleine, mais nous pouvons facilement le supposer par les paroles que le Sauveur lui adresse : « Jésus lui dit : Ne me touchez point, » et qui prouvent qu’elle voulait embrasser les pieds de celui qu’elle venait de reconnaître. Mais pourquoi ne veut-il point qu’elle le touche ? Il en donne la raison : « Car je ne suis pas encore remonté vers mon Père. » —