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son âme d’un amour plus ardent en lui faisant prononcer le nom de celui qu’elle cherchait. — S. Chrysostome : Comme Jésus lui était apparu sous une forme ordinaire, elle crut que c’était le jardinier : « Elle, pensant que c’était le jardinier, lui dit : Seigneur, si vous l’avez enlevé, dites-moi où vous l’avez mis et je l’emporterai, » c’est-à-dire : si c’est par crainte des Juifs que vous l’avez enlevé, dites-le moi, et je le prendrai pour le mettre en sûreté. — THEOPHYL. Elle craignait que les Juifs ne se portassent à de nouveaux excès sur son corps même inanimé, et elle voulait le transporter dans un autre endroit qui leur fût inconnu.




S. GREG. Mais ne peut-on pas dire que cette femme tout en se trompant ne fut pas dans l’erreur en croyant que Jésus était le jardinier ? N’était-il pas pour elle un jardinier spirituel, lui qui par la force de son amour avait semé dans son cœur les germes féconds de toutes les vertus ? Mais comment se fait-il, qu’en voyant celui qu’elle prenait pour le jardinier, et sans lui avoir dit qui elle cherchait, elle lui fait cette question : Seigneur, si c’est vous qui l’avez enlevé ? etc. Tel est le caractère d’un amour ardent, il ne suppose point que personne puisse ignorer celui qui est l’objet constant de ses pensées. Après l’avoir d’abord appelé de son nom de femme sans en avoir été reconnu, le Sauveur l’appelle par son nom propre : « Jésus lui dit Marie, » comme s’il lui disait : Reconnaissez celui qui vous reconnaît. Marie, en s’entendant appeler par son nom, reconnaît son divin Maître, car celui qu’elle cherchait extérieurement, était le même qui lui inspirait intérieurement le désir de le chercher : « Elle, se retournant, lui dit : Rabboni, c’est-à-dire Maître. » — S. Chrysostome : De même qu’il était quelquefois présent au milieu des Juifs, sans qu’il en fût