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et à sa voix elle regarde en pleurant dans le tombeau. — S. Chrysostome : La vue du tombeau d’une personne chère est un adoucissement à la douleur de l’avoir perdue, aussi voyez comment Marie cherche à se consoler en se penchant et eu regardant de plus près le lieu où a reposé le corps du Sauveur. — S. GREG. (hom. 25) Ce n’est pas assez pour son amour de l’avoir vu une fois, et sa vive affection redouble ses désirs et lui fait multiplier ses recherches. — S. AUG. (Traité 121 sur S. Jean.) Sa douleur n’avait point de bornes, elle n’en croyait ni à ses yeux ni à ceux des disciples, ou plutôt une inspiration divine la portait à regarder dans l’intérieur du tombeau. — S. GREG. Elle a cherché le corps du Sauveur sans le trouver, elle a persévéré dans ses recherches et elle a fini par le trouver. Ses désirs retardés dans la jouissance de leur objet n’en devinrent que plus ardents, et dans leur ardeur ils se saisirent de ce qu’ils cherchaient. En effet, le retard ne fait qu’accroître les saints désirs, et ceux qu’il rend moins ardents n’étaient pas de vrais désirs. Or voyons dans cette femme dont l’affection est si forte et qui se penche de nouveau vers le tombeau qu’elle avait déjà considéré, quelle est la récompense de cet amour ardent qui la porte à multiplier ses recherches : « Et elle vit deux anges vêtus de blanc, » etc. — S. Chrysostome : Comme l’esprit de cette femme n’était pas encore assez élevé pour que la vue des linceuls lui fît conclure que Jésus était ressuscité, elle voit des anges revêtus d’habits de joie et qui devaient porter la consolation dans son âme.




S. AUG. Mais pourquoi l’un de ces anges est-il assis à la tête et l’autre aux pieds ? Ceux qui sont appelés anges en grec portent en latin le nom de messagers ; celle manière d’apparaître ne signifierait-