Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/45

Cette page n’a pas encore été corrigée

sont tous les membres d’un seul et même pasteur ? (Traité 47.) Il a communiqué à ses membres son titre et ses fonctions de pasteur ; ainsi Pierre est pasteur, les autres apôtres sont pasteurs, tons les saints apôtres sont eux-mêmes pasteurs. Mais personne d’entre nous n’ose se dire la porte ; c’est une prérogative que le Sauveur s’est réservée à l’exclusion de tout autre. Il n’aurait pas ajouté au nom de pasteur la qualification de bon, s’il n’y avait de mauvais pasteurs ; ce sont les voleurs et les larrons, ou du moins les mercenaires, qui sont en grand nombre. — S. GREG. (hom. 14 sur les Evang.) Il propose ensuite à notre imitation l’exemple de sa bonté et de son dévouement pour ses brebis. « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. » Il a fait lui-même ce qu’il nous enseigne ; il pratique le commandement qu’il nous a impose, il a donné sa vie pour ses brebis, afin de faire de son corps et de son sang un véritable sacrement pour nous, et rassasier de sa chair, devenue notre aliment, les brebis qu’il avait rachetées, il nous a tracé, pour que nous la suivions, la voie du mépris de la mort ; il nous a donné le modèle que nous devons reproduire. Notre premier devoir est de distribuer charitablement nos biens à ses brebis ; le second, de sacrifier généreusement, s’il le faut, notre vie pour elles. Mais celui qui ne sacrifie même pas ses biens pour ses brebis, quand sera-t-il disposé à sacrifier sa vie ?


S. AUG. (Traité 47) Or, le Christ n’est pas le seul qui ait donné personnellement cette preuve de charité, et cependant on peut dire que c’est lui seul qui l’a donnée, dans la personne de ceux qui étaient ses membres ; car lui seul pouvait la donner sans eux, tandis qu’ils ne pouvaient, sans lui, accomplir cet acte de dévouement. — S. AUG. (Serm. 50 sur les paroles du Seig.) Tous cependant ont été de bons pasteurs, non-seulement parce qu’ils ont versé leur sang, mais parce