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le tombeau était vide, et il crut à ce que Madeleine leur avait rapporté : « Car, ajoute le récit évangélique, ils n’avaient pas encore compris ce que dit l’Ecriture, qu’il fallait qu’il ressuscitât d’entre les morts. » Jean ne croyait donc pas encore à la résurrection du Sauveur, puisqu’il ne savait pas encore qu’il dût ressusciter. Le Seigneur leur en avait parlé souvent, mais bien qu’il s’exprimât dans les termes les plus clairs, l’habitude qu’ils avaient d’entendre des paraboles, les empêchait de comprendre ce qu’il leur disait et leur faisait donner un autre sens à ses paroles.




S. GREG. (hom. 22 sur les Ev.) Gardons-nous de croire que ce récit aussi détaillé ne renferme quelques mystères, en effet, Jean, le plus jeune des deux disciples, représente la synagogue juive ; Pierre, le plus âge, est la figure de l’Église des nations, car bien que la synagogue ait précédé l’Église des nations, pour ce qui concerne le culte de Dieu, toutefois, dans l’ordre naturel, le peuple des Gentils précède la synagogue des Juifs. Ils coururent tous deux ensemble, parce que depuis le temps de leur naissance jusqu’à celui de tour déclin, le peuple des Gentils et la synagogue ont suivi nue voie commune, quoiqu’avec des sentiments bien différents. La synagogue arrive la première au sépulcre, mais elle n’y entre pas, c’est qu’en effet, elle a bien reçu de Dieu les commandements de la loi, elle a entendu les prophéties qui avaient pour objet l’incarnation et la passion du Seigneur, mais elle a refusé de croire en lui lorsqu’il fut mort. Simon-Pierre, au contraire, vient et entre dans le sépulcre, parce que l’Église des Gentils est venue la dernière, à la suite de Jésus-Christ, et a connu et cru qu’il était