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que la crainte des Juifs les retenait, mais Joseph avait les mêmes raisons de craindre, c’est pour cela que l’Evangéliste ajoute : « Mais en secret, parce qu’il craignait les Juifs. » Toutefois comme il jouissait d’une grande réputation et qu’il était connu de Pilate, il obtint de lui ce qu’il demandait : « Et Pilate lui permit d’enlever le corps de Jésus, » qu’il ensevelit non pas comme le corps d’un condamné, mais comme celui d’un personnage des plus célèbres et des plus éminents : « Il vint donc et prit le corps de Jésus. » — S. AUG. (De l’accord des Evang., 3, 22.) En rendant à Jésus les derniers devoirs, il n’est point arrêté par la pensée des Juifs, bien qu’il prit soin de se mettre à l’abri de leur jalousie haineuse lorsqu’il écoutait les enseignements du Sauveur. — Bède : Leur fureur était apaisée en partie par la joie qu’ils éprouvaient de l’avoir emporté contre Jésus-Christ ; Joseph ne craint donc plus de venir demander le corps de Jésus-Christ, démarche qu’il paraissait faire non comme disciple, mais pour remplir à son égard un acte de religion en lui rendant ces derniers devoirs qu’on n’accorde pas seulement aux bons, mais qu’on ne refuse même pas aux méchants. Nicodème vient se joindre à lui : « Nicodème qui était venu trouver Jésus la première fois, » etc. — S. AUG. L’expression primum, la première fois, ne doit pas se joindre à ces paroles : « Portant cent livres d’une composition de myrrhe, » mais au membre de phrase qui précède, car Nicodème était venu trouver Jésus pour la première fois la nuit, comme saint Jean le raconte dans les premiers