Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/435

Cette page n’a pas encore été corrigée

lance. » — THEOPHYL. Pour complaire aux Juifs, les soldats percent de leur lance le corps de Jésus-Christ et poursuivent de leurs outrages ce corps même inanimé ; mais cet outrage donne lieu à un miracle éclatant, car n’est-ce pas un véritable miracle que le sang coule d’un corps privé de la vie ? — S. AUG. L’Evangéliste se sert ici d’une expression choisie à dessein ; il ne dit pas il frappa ou il blessa son côté, mais il ouvrit son côte avec une lance, pour nous apprendre qu’il ouvrait ainsi la porte de la vie d’où sont sortis les sacrements de l’Église, sans lesquels on ne peut avoir d’accès à la véritable vie. « Et il en sortit aussitôt du sang et de l’eau. » Ce sang a été répandu pour la rémission des péchés, cette eau vient se mêler pour nous au breuvage du salut ; elle est à la fois un bain qui purifie et une boisson rafraîchissante. Nous voyons une figure de ce mystère dans l’ordre donné à Noé d’ouvrir sur un des côtés de l’arche une porte par où pussent entrer les animaux qui devaient échapper au déluge, et qui représentaient l’Église, (Gn 6, 16) C’est en vue du même mystère que la première femme fut faite d’une des côtes d’Adam pendant son sommeil (Gn 2, 22), et nous voyons ici le second Adam s’endormir sur la croix après avoir incliné la tête pour qu’une épouse aussi lui fût formée par ce sang et cette eau qui coulèrent de son côté après sa mort. O mort qui devient pour les morts un principe de résurrection et de vie ! Quoi de plus pur que ce sang ? Quoi de plus salutaire que cette blessure ? — S. Chrysostome : C’est donc de ce côté ouvert que nos saints mystères tirent leur origine ; lors donc que vous approchez de l’autel pour boire ce calice redoutable, approchez dans les mêmes dispositions que si vous deviez appliquer vos lèvres sur le côté même de Jésus-Christ. — THEOPHYL. Ceux qui refusent de mêler l’eau avec le vin dans la célébration des saints mystères trouvent donc ici leur condamnation,