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leur cœur de l’iniquité du monde : « Les soldats remplirent une éponge de vinaigre, et, l’environnant d’hysope, la lui présentèrent à la bouche. » — S. Chrysostome : (Hom. 85 sur S. Jean.) Le spectacle qu’ils avaient sous les yeux, loin de les adoucir, ne fit qu’augmenter leur cruauté, et pour étancher sa soif, ils lui donnent le breuvage des condamnés, c’est pour cela qu’ils font usage d’hysope.




S. AUG. L’hysope dont ils entourent l’éponge est une petite plante qui a une vertu purgative ; elle représente justement l’humilité de Jésus-Christ qu’ils entourèrent de leurs criminelles intrigues et qu’ils crurent avoir circonvenue ; car c’est l’humilité de Jésus-Christ qui nous purifie. Il ne faut pas s’étonner qu’ils aient pu approcher une éponge de la bouche de Jésus qui, sur la croix, était élevé bien au-dessus de la terre, car d’après les autres évangélistes qui nous rapportent cette circonstance, que celui-ci passe sous silence, ils le firent à l’aide d’un roseau, afin que le breuvage contenu dans l’éponge pût arriver à la hauteur de la croix. — THEOPHYL. Il en est qui pensent que ce roseau fut tout simplement l’hysope, parce que cette plante a des branches qui ressemblent au roseau.




« Jésus ayant donc pris le vinaigre dit : Tout est accompli. » Qu’est-ce qui est accompli ? Ce que les prophètes avaient prédit si longtemps auparavant. — Bède : Mais comment concilier ce que dit ici saint Jean : « Après qu’il eut pris ce vinaigre, » avec ce que rapporte un autre Evangéliste : « Qu’il n’en voulut point boire ? » Cette difficulté est facile à résoudre. Jésus prit le vinaigre non pour le boire, mais pour accomplir ce qui était écrit. — S. AUG. Et comme il ne restait plus rien de ce qui devait s’accomplir avant sa mort, l’Evangéliste ajoute : « Et baissant la tête, il rendit l’esprit, » après avoir