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mais de son humanité ou de son infirmité. Maintenant, au contraire qu’il endure des souffrances propres à la nature humaine, il recommande celle dans le sein de laquelle il s’est fait homme avec l’affection qu’inspiré la nature. Il nous donne ainsi un enseignement d’une haute moralité ; il nous apprend par son exemple, comme un bon maître, les tendres soins que la piété filiale doit inspirer aux enfants pour leurs parents ; et le bois où sont cloués les membres du Sauveur mourant a été aussi comme la chaire du haut de laquelle le divin Maître nous a enseigné.




S. Chrysostome : C’est ainsi qu’il confond l’impudente erreur de Marcion. Si, en effet, il n’est point né selon la chair, il n’a pas eu de mère, alors pourquoi cette sollicitude extraordinaire dont elle est l’objet ? Considérez encore comment, au moment où il est crucifié, Jésus fait tout avec le plus grand calme : il confie sa mère à son disciple, il accomplit les prophéties, il donne l’espérance du ciel au bon larron. Au contraire, avant son crucifiement, son âme paraît en proie au trouble. Il donnait ainsi la preuve, d’un côté de la faiblesse de la nature humaine, de l’autre de la force supérieure de son âme. Il nous apprend ainsi à ne point nous laisser abattre, si au milieu des adversités le trouble vient à s’emparer de notre âme, et lorsque nous serons entrés dans la lice à supporter toutes les épreuves comme faciles et légères.




S. AUG. En quittant sa mère, il prenait soin de lui laisser en quelque sorte un autre fils, et saint Jean nous fait connaître la raison de cette conduite dans les paroles suivantes : « Dès ce moment le disciple la reçut chez lui. » (In sua.) Mais quel est ce « chez lui » dans lequel Jean reçut la mère du Sauveur ? Est-ce qu’il n’était pas du