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la plume de l’écrivain qui écrit très-vite. » (Ps 44) Il ne convenait pas non plus que Marie fût au-dessous de ce qu’exigeait la dignité de mère de Dieu ; aussi tandis que les Apôtres ont pris la fuite, elle se tient debout au pied de la croix, elle jette des regards pieusement attendris sur les blessures de son Fils, parce qu’elle considère non la mort de ce Fils chéri, mais le salut du monde. Ou bien encore, comme elle savait que la mort de son Fils devait être la rédemption du monde, elle croyait en formant ainsi la cour de ce divin Fils ajouter par sa propre mort au sacrifice qu’il offrait pour tous les hommes : mais Jésus n’avait pas besoin qu’on vînt lui prêter secours pour la rédemption du monde, lui qui a sauvé tous les hommes sans le secours de personne ; ce qui lui fait dire par la bouche du Roi-prophète : « J’ai été comme un homme sans aide, libre entre les morts. » (Ps 87) Il accepte le témoignage d’affection de sa mère, mais il n’implore le secours d’aucune créature. Mères pieuses, imitez cette Vierge sainte qui dans la mort de son Fils unique et bien-aimé vous donne un si grand exemple de vertu maternelle ; car jamais vous n’avez eu des enfants plus chéris, et cette divine Vierge ne pouvait avoir, comme vous, l’espérance de donner le jour à un autre fils.




S. JER. (Contre Helvid.) Cette Marie qui est appelée dans saint Marc et dans saint Matthieu la mère de Jacques et de Joseph, fut l’épouse d’Alphée et la sœur de Marie, mère du Seigneur. Saint Jean l’appelle Marie de Cléophas, nom qui lui vient soit de son père, soit de sa famille, soit de quelque autre cause. Si vous étiez tenté de croire que Marie, mère de Jacques le Mineur, et celle qui est ici appelée Marie de Cléophas sont deux personnes différentes, il faut vous rappeler que la coutume de l’Ecriture est de donner différents noms à