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Partageant ensuite ses vêtements, ils les jetèrent au sort, » c’est-à-dire qu’en partageant ses vêtements, ils en vinrent à la tunique qu’ils tirèrent au sort. Saint Luc a mis le mot sort au pluriel sortes pour le singulier sortem. Le récit du saint Marc, seul paraît faire quelque difficulté : « Ils se partagèrent ses vêtements, les tirant au sort, pour savoir ce que chacun en emporterait. » Il semble par là qu’ils aient tiré au sort la totalité des vêtements, et non la tunique seule ; mais cette ambiguïté n’est due qu’à la concision du récit. Ces paroles : « Les tirant au sort » équivalent à celles-ci : « Les tirant au sort au moment du partage. » Il ajoute : « Pour savoir ce que chacun en emporterait, » c’est-à-dire, pour savoir qui emporterait sa tunique, et le sens complet de la phrase serait celui-ci : « Ils tirèrent ses vêtements au sort pour savoir qui emporterait sa tunique qui restait après le partage égal des autres vêtements. Les vêtements du Sauveur partagés en quatre parts représentent l’universalité de l’Église qui s’étend aux quatre parties du monde, et qui se trouve également répandue dans chacune d’elles. La tunique tirée au sort figure l’unité de toutes les parties unies entre elles par le lien de la charité. Mais si la charité nous ouvre une voie plus excellente (1 Co 12), si elle est supérieure à la science (Ep 3), si elle est le premier de tous les commandements selon ces paroles de saint Paul : « Par-dessus tout ayez la charité, » (Col 3) c’est avec raison que le vêtement qui fin est le symbole est d’un seul tissu depuis le haut jusqu’en bas. L’Evangéliste ajoute : « Jusqu’en bas, » car il faut nécessairement avoir la charité pour appartenir à ce grand tout qui s’appelle l’Église catholique.