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S. AUG. (Traité 118 sur S. Jean.) Mais est-ce que Jésus est seulement le roi des Juifs ? a’est-il pas aussi le roi des Gentils ? Oui sans doute, il l’est aussi des Gentils, car après avoir dit par la bouche du prophète : « J’ai été établi roi par lui sur Sion, sa montagne sainte, » il ajoute : « Demandez-moi, et je vous donnerai les nations pour héritage. » (Ps 20) Il nous faut donc voir dans cette inscription un grand mystère, c’est-à-dire, que l’olivier sauvage a pris part à la sève et au suc de l’olivier (Rm 11, 17), et que ce n’est pas l’olivier franc qui a pris part à l’amertume de l’olivier sauvage. Jésus-Christ est donc le roi des Juifs, mais des Juifs circoncis de cœur plutôt qu’extérieurement, de cette circoncision qui se fait par l’esprit, et non par la lettre.




« Beaucoup de Juifs lurent cette inscription, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville. » — S. Chrysostome : Il est vraisemblable qu’un grand nombre de Gentils s’étaient rendus avec les Juifs à Jérusalem pour la fête de Pâque, et afin que tous pussent lire cette inscription, elle fut écrite non dans une seule langue, mais dans trois langues différentes : « Elle était écrite en hébreu, en grec et en latin. »




— S. AUG. Ces trois langues étaient alors les plus répandues : la langue hébraïque, qui était celle des justes, qui se glorifiaient de leur loi ; la langue grecque, celle des sages parmi les païens ; la langue latine, qui était celle des Romains, dont la domination s’étendait alors sur presque toutes les nations de la terre. — THEOPHYL. Cette inscription en trois langues signifiait que le Christ était le roi des trois sciences,