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Lorsque les soldats l’eurent crucifié. » Mais quand il attribuerait exclusivement aux Juifs l’exécution tout entière du crime, ce ne serait que justice, car ils sont véritablement les auteurs de la condamnation qu’ils ont arrachée à Pilate.




S. Chrysostome : (Hom. 83 sur S. Jean.) Mais comme aux yeux des Juifs le bois de la croix était un bois souillé qu’ils évitaient avec soin et qu’ils n’auraient jamais consenti à toucher, ils en chargèrent Jésus lui-même comme un criminel condamné à mort : « Et portant sa croix, » etc. C’est ce qui déjà avait eu lieu dans celui qui était la figure du Sauveur, Isaac, qui avait porté lui-même le bois de son sacrifice : mais alors le sacrifice figuratif ne s’accomplit que dans la volonté du père, tandis qu’il dut s’accomplir ici en réalité, parce que c’était la vérité. — THEOPHYL. De même qu’Isaac fut délivré et qu’un bélier fut immolé en sa place, de même la nature divine demeure ici impassible, et il n’y a eu d’immolé que l’humanité, qui fait comparer le Sauveur à un bélier, comme étant le fils d’Adam, semblable à un bélier qui s’est égaré. Mais comment expliquer ce que dit un autre évangéliste, qu’ils forcèrent Simon de porter la croix ? — S. AUG. (De l’accord des Evang., 3, 10.) Les deux choses se sont faites successivement, d’abord ce que dit saint Jean, et ensuite ce que rapportent les trois autres évangélistes ; il faut donc admettre qu’il portait lui-même sa croix au moment où il se dirigeait vers le lieu du Calvaire.




S. AUG. (Trait. 117 sur S. Jean.) Quel grand spectacle ! Mais aux yeux de l’impiété, quel immense sujet de moquerie ! aux yeux de la piété, quel grand et touchant mystère ! L’impiété tourne en dérision ce Roi qu’elle voit, au lieu de sceptre, porter le bois de son supplice ;