Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/415

Cette page n’a pas encore été corrigée

choisi de leur pleine volonté. Ils ont repoussé unanimement le règne de Dieu, et Dieu les a rendus victimes de leur propre jugement. Ils ont repoussé le règne de Jésus-Christ et ils ont appelé sur eux le règne de César.




S. AUG. Enfin Pilate se laisse vaincre par la crainte : « Alors, il le leur livra pour être crucifié. » Il aurait paru, en effet, se déclarer ouvertement contre César en persistant à vouloir donner un autre roi à ceux qui déclaraient n’avoir d’autre roi que César, et en accordant l’impunité à celui dont ils lui demandaient la mort parce qu’il avait osé aspirer à la royauté. L’Evangéliste ne dit pas : Il le leur livra pour qu’ils le crucifiassent, mais : « Afin qu’il fût crucifié, » en vertu du jugement et du pouvoir du gouverneur. Mais il dit positivement que Jésus leur fut livré pour montrer qu’ils étaient étroitement associés au crime dont ils s’efforçaient d’éloigner d’eux le soupçon ; car jamais Pilate ne serait arrivé à cette extrémité s’il n’avait voulu en cela satisfaire leurs plus vifs désirs.




Versets 16-18.



LA GLOSE. Sur l’ordre qui leur fut donné par le gouverneur, les soldats se saisirent de Jésus pour le crucifier : « Ils prirent donc Jésus et remmenèrent. » — S. AUG. (Traité 110 sur S. Jean.) On peut entendre ici que ce furent les soldats qui faisaient partie de la garde du gouverneur, car plus bas l’Evangéliste s’exprime sans ambiguïté : «