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sur les Romains (c’est-à-dire sur Pilate et ses soldats), le crime d’avoir mis à mort Jésus-Christ, saint Marc passe sous silence l’heure à laquelle les soldats crucifièrent le Sauveur, et rappelle de préférence la troisième heure, pour nous faire comprendre que ce ne sont pas seulement les soldats qui l’ont crucifié, mais encore les Juifs qui ont demandé à grands cris, à la troisième heure, qu’il fût crucifié. On peut encore expliquer autrement celte difficulté en prenant cette sixième heure comme la sixième heure de la préparation et non la sixième heure du jour. En effet, saint Jean ne dit pas : C’était vers la sixième heure du jour, mais : « C’était vers la sixième heure de la préparation. » Le mot parascere signifie eu latin prœparatio, et, comme le dit l’Apôtre : « Jésus-Christ, notre Agneau pascal, a été immolé. » (1 Co 5) Or, si nous comptons la préparation de cette pâque, depuis la neuvième heure de la nuit, où les princes des prêtres prononcèrent l’arrêt de mort du Sauveur, en disant : « Il est digne de mort, » jusqu’à la troisième heure du jour, où l’évangéliste saint Marc rapporte qu’il fut crucifié, nous trouvons six heures, trois heures de nuit et trois heures de jour. — THEOPHYL. Il en est qui résolvent cette difficulté en rejetant cette variante sur la négligence d’un copiste parmi les Grecs, chez qui les lettres de l’alphabet font l’office